Login

LFI dépose une motion de censure après le rejet de la loi Duplomb

Les signataires de la motion de censure contre le gouvernement dénoncent le rejet de la proposition de loi Duplomb comme « un précédent dangereux ».

En réaction au rejet de la proposition de loi Duplomb, une motion de censure contre le gouvernement a été déposée par des députés de La France insoumise et du groupe écologiste.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Des députés de La France insoumise et du groupe écologiste ont déposé, le 30 mai 2025, une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, après le rejet tactique de la proposition de loi Duplomb par le bloc central et l’extrême droite, dénoncée comme une manœuvre visant « à museler la représentation nationale ».

Déposée par 56 élus de LFI et 2 du groupe écologiste, elle est la septième contre le gouvernement Bayrou. Elle sera soumise au vote des députés au début de la semaine prochaine. 289 voix sont nécessaires pour son adoption. Elle a donc très peu de chance d’être adoptée, faute de soutiens y compris à gauche.

« Un précédent dangereux »

Pour contourner les quelque 1 500 amendements écologistes et 800 LFI déposés, les partisans de la loi dite Duplomb, qui contient notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, ont eux-mêmes approuvé le 26 mai une « motion de rejet » du texte. Il sera désormais examiné à huis clos par une commission mixte paritaire (CMP) de sept sénateurs et sept députés. Sa date n’est pas encore fixée.

Un « coup de force antidémocratique » qui « crée un précédent dangereux », dénoncent les signataires de la motion de censure. « Les soutiens du texte du sénateur Duplomb ont fait connaître leur panique à l’idée que le débat parlementaire révèle au grand public la véritable nature de cette proposition de loi », rédigée « pour répondre aux exigences de l’agrobusiness », ajoutent-ils.

Le gouvernement soutien le texte

« Le texte, nous l’avons travaillé avec le ministère de la Transition écologique et nous sommes tombés d’accord sur à peu près tous les articles, à l’exception de l’article 2 [qui concerne les dérogations pour l’utilisation de l’acétamipride] », a déclaré la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, le 28 mai en séance publique au Sénat. La proposition de loi avait été largement amendée au Sénat et ensuite en commission à l’Assemblée nationale.

Ce qu’a confirmé la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à son tour dans l’Hémicycle. « Vous connaissez mes prétentions sur un article de ce texte qui est l’article 2, mais sur tous les autres articles je peux supporter la proposition parce que j’y ai travaillé, je l’ai amendé à ma manière et je n’ai pas refusé le débat démocratique », a-t-elle déclaré. Cette dernière a déjà exprimé à plusieurs reprises son désaccord concernant les dérogations à l’utilisation de l’acétamipride.

Les socialistes et communistes pas d’accord avec la censure

Selon les signataires, cette loi qu’ils surnomment la « loi pesticides » comprend « des mesures destructrices pour la biodiversité et dangereuses pour notre santé », à cause notamment de la réautorisation de l’acétamipride. Les socialistes et les communistes n’ont pas souhaité s’associer à cette motion de censure. « Ce sont les députés eux-mêmes qui ont voté la motion de rejet, pas le gouvernement. Ça n’a donc pas de sens ici de censurer le gouvernement », a expliqué à l’AFP une source au groupe socialiste.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement